Friday, December 11, 2009
Diversity and the PS
Pivot Slices Through the Gordian Knot
"The Gorbachev of the CGT"
I've never met Thibault, only seen him on TV. But I did meet one of his predecessors, Henri Krasucki, who came to Harvard once and told such thrilling tales of deportation, resistance, les 75,000 fusillés, et toute la ribambelle that one never got down to the brass tacks of union politics as practiced by the pre-Thibault CGT and whether le bilan était globalement positif or not. Which was probably just fine with M. Krasucki.
UPDATE: For Eric Dupin's analysis of the changes in the CGT under Thibault, see here.
My Contribution to the Counter-Debate on Identity
As I mentioned yesterday, a "counter-debate" on French national identity will be held today at the University of Nantes. Contributions have been solicited from various people outside of France. Here is mine:
De quoi a-t-on peur? C'est la première question qui se pose quand on regarde le tohu-bohu qui passe pour le grand débat sur l'identité nationale lancé par le ministre Eric Besson, dont le portefeuille démesuré confond l'identité, l'intégration, et l'immigration. Car en règle général on ne s'interroge pas sur son identité quand on est sûr d'en avoir une. La crise de l'identité n'afflige que l'adolescent ou la nation qui font face à un avenir incertain, donc effrayant, et qui ne savent pas se résoudre à un certain nombre d'adaptations nécessaires.
À lire la contribution à ce débat du président de la République (Le Monde, tribune, 9 déc.), on pourrait penser que, contrairement à ce que je viens d'affirmer, le peuple français, tout comme le peuple suisse, sait exactement où il veut aller. La peur de l'avenir se situerait, selon le président, entièrement du côté de l'élite, qui ne fait pas confiance au bon peuple. Cette élite souffre, dit-il, « d'une méfiance viscérale de tout ce qui vient du peuple […] ce mépris du peuple […] finit toujours mal ». Étrange raisonnement que celui du président, qui, tout en affirmant que le bon peuple a bien saisi les contours de l'identité nationale en rejetant toute expression trop voyante ou ostentatoire de l'appartenance religieuse, exclut du soi-disant consensus identitaire tous ceux qui justement ne partagent pas ce jugement. Étrange procédure, qui consiste à construire une identité à partir d'une série de dichotomies : peuple/élite, accueillants/accueillis, France du oui/France du non, etc.
Il faut dire que tout n'est pas à rejeter dans ce texte. Il parle, par exemple, de respect de l'autre. Mais il y a, me semble-t-il, une certaine asymétrie dans l'idée de respect telle qu'elle se trouve déployée ici. « Respecter ceux qui arrivent, dit le président, c'est leur permettre de prier […] Respecter ceux qui accueillent, c'est s'efforcer de ne pas les heurter, de ne pas les choquer, c'est en respecter les valeurs, les convictions, les lois, les traditions, et les faire – au moins en partie – siennes ». D'un côté donc on permet, on a le bon vouloir d'accorder, de grâce. De l'autre on a le devoir d'accepter, de subir, de se soumettre, de ne pas choquer, de se montrer humble et discret.
En fait, l'idée force de ce texte, c'est la discrétion, c'est la non-ostentation, pour employer un mot qui figure déjà dans la décision sur le port du voile à l'école. Tout se passe comme si la minorité déjà trop visible pour certains serait contrainte à réparer cette visibilité offensante, provocante, ou agressive par un effort de discrétion, de dissimulation, de dénégation de soi-même. À ce prix, et à ce prix seulement, le peuple accueillant lui permettra de se survivre à elle-même, comme une sorte de fantôme, en prenant désormais « les valeurs, les convictions, les lois, et les traditions » de ses hôtes pour siennes propres. Mais ce n'est pas là la tolérance, c'est la conquête. Et l'idée que la coexistence passe par la conquête bafoue justement l'un des héritages les plus chers de l'âge des Lumières et donc des valeurs, convictions, et traditions de la France : la tolérance. « Rien ne serait pire que le déni », dit le président, en se référant à ce qu'il prend, lui, pour les vœux de la majorité. Mais cela vaut autant, sinon plus, pour les aspirations de la minorité. Il ne faut pas les nier, les bafouer, les reléguer à se cacher derrière une humilité imposée.
Two Presidents on "Identity"
And yet somehow, given the dizzying pace of globalization, the cultural leveling of modernity, it perhaps comes as no surprise that people fear the loss of what they cherish in their particular identities -- their race, their tribe, and perhaps most powerfully their religion. In some places, this fear has led to conflict. At times, it even feels like we're moving backwards. We see it in the Middle East, as the conflict between Arabs and Jews seems to harden. We see it in nations that are torn asunder by tribal lines.Sarkozy (Le Monde, tribune, Dec. 9):
...But we do not have to think that human nature is perfect for us to still believe that the human condition can be perfected. We do not have to live in an idealized world to still reach for those ideals that will make it a better place. The non-violence practiced by men like Gandhi and King may not have been practical or possible in every circumstance, but the love that they preached -- their fundamental faith in human progress -- that must always be the North Star that guides us on our journey.
For if we lose that faith -- if we dismiss it as silly or naïve; if we divorce it from the decisions that we make on issues of war and peace -- then we lose what's best about humanity. We lose our sense of possibility. We lose our moral compass.
Les peuples d'Europe sont accueillants, sont tolérants, c'est dans leur nature et dans leur culture. Mais ils ne veulent pas que leur cadre de vie, leur mode de pensée et de relations sociales soient dénaturés. Et le sentiment de perdre son identité peut être une cause de profonde souffrance. La mondialisation contribue à aviver ce sentiment
La mondialisation rend l'identité problématique parce que tout en elle concourt à l'ébranler, et elle en renforce en même temps le besoin parce que plus le monde est ouvert, plus la circulation et le brassage des idées, des hommes, des capitaux, des marchandises sont intenses, et plus on a besoin d'ancrage et de repères, plus on a besoin de sentir que l'on n'est pas seul au monde. Ce besoin d'appartenance, on peut y répondre par la tribu ou par la nation, par le communautarisme ou par la République.
L'identité nationale c'est l'antidote au tribalisme et au communautarisme. C'est pour cela que j'ai souhaité un grand débat sur l'identité nationale. Cette sourde menace que tant de gens dans nos vieilles nations européennes sentent, à tort ou à raison, peser sur leur identité, nous devons en parler tous ensemble de peur qu'à force d'être refoulé ce sentiment ne finisse par nourrir une terrible rancœur.
"The Debate" Comes to le 93
The Political Variety Show Continues
To follow up yesterday's smash hit by the UMP, here's Europe-Ecologie. What's next? Aubry and Hamon as Rogers and Astaire? Besancenot, Royal, and Bayrou as The Rainbow Coalition? Estrosi, Vanneste, and Besson as Les Trois Mages?
Unfriendly Skies
In an attempt to "shed light" on the crash of Flight AF447, which went missing while flying over the Atlantic, the Bureau d'Enquêtes et d'Analyses (BEA) said it was looking into what triggered Flight AF445 to issue a mayday signal flying the same route on 29 November. "We cannot ignore such a coincidence," said a spokesman.
The A330 airbus – the same model as the aeroplane which went down on 1 June – was four hours into its flight to the French capital when it hit heavy turbulence, an Air France statement said. "[The aircraft] performed a standard descent in order to avoid a zone of severe turbulence and get back to a less turbulent level of flight."
The airline insists the emergency signal was not sent because the pilots believed they were in danger.
But, according to French media reports, the jet descended by far more than 300 metres – which is the standard procedure for avoiding turbulence – causing panic on board. Le Figaro reported that the plane plunged from 11,000 metres to 9,300 metres and quoted one passenger as writing afterwards that the aircraft appeared to be "no longer under control".